Quelles règlementations s'appliquent pour les food trucks ?

Créer un food truck, c’est un peu comme préparer une recette qui demande du temps et de la précision : il faut rassembler les bons ingrédients, respecter les étapes et faire preuve d’un peu de patience. De l’idée d’origine à l’ouverture officielle, plusieurs réglementations sont à connaitre pour lancer votre activité de food truck.

Du concept initial à l'ouverture officielle, comprendre et respecter les réglementations en vigueur est essentiel pour le succès de votre entreprise mobile. Cet article détaillera le processus complet pour lancer votre food truck, en abordant des thèmes cruciaux tels que le choix du statut juridique, l'obtention des autorisations nécessaires, la conformité aux normes sanitaires, l'homologation du véhicule, ou encore la protection de votre activité par les assurances adaptées.

Choisir un statut juridique et créer votre entreprise

La première étape pour lancer un food truck, avant même de penser à vos recettes, c’est de donner une existence légale à votre activité. Vous devrez choisir un statut juridique adapté à votre projet, et plusieurs options s’offrent à vous.

Si vous débutez seul et souhaitez limiter les formalités, le statut d’auto-entrepreneur peut être une excellente option. Simple à créer et facile à gérer, ce statut vous permet de vous lancer rapidement, mais attention à son plafond de chiffre d’affaires annuel !

Si vous envisagez de développer une activité plus conséquente ou d’embaucher du personnel, des statuts comme l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) peuvent être plus adaptés. L’EURL protège vos finances personnelles en cas de difficultés, tandis que la SASU offre davantage de flexibilité en termes de gestion et de fiscalité.

Une fois votre choix fait, il est temps de passer à l’enregistrement officiel. Cette étape consiste à immatriculer votre entreprise auprès de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) ou de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), en fonction de votre activité principale. Après quelques formulaires, vous recevrez un numéro de SIRET, indispensable pour commencer votre activité. Ce numéro sera aussi votre identifiant officiel pour toutes vos démarches administratives et fiscales.

Les autorisations nécessaires pour lancer votre food truck

Un food truck, c’est avant tout un commerce mobile. Et qui dit mobilité dit réglementations spécifiques.

Si vous prévoyez de travailler en dehors de votre commune de résidence, il vous faudra une carte de commerçant ambulant. Cette carte, valable quatre ans, s’obtient auprès de la CCI ou de la CMA. La démarche est simple : il suffit de remplir un formulaire Cerfa (le numéro 14022) et de s’acquitter de 30 euros. Une fois obtenue, cette carte vous permettra de circuler librement et de proposer vos services dans toute la France.

Mais ce n’est pas tout. Si vous souhaitez stationner sur la voie publique, une autorisation d’occupation temporaire (AOT) est obligatoire. Elle se demande auprès de la mairie ou de la préfecture du lieu où vous souhaitez vous installer. Certaines communes facturent une redevance pour l’utilisation de l’espace public, en particulier dans les zones très fréquentées. N’hésitez pas à anticiper cette démarche : les meilleurs emplacements sont souvent très prisés.

Respecter les normes sanitaires et alimentaires

Dans un food truck, comme dans tout établissement de restauration, l’hygiène est une priorité absolue. Avant de démarrer votre activité, vous devrez suivre une formation obligatoire en hygiène alimentaire (HACCP). Cette formation, qui dure au minimum 14 heures, vous apprendra les règles essentielles en matière d’hygiène. Si vous avez déjà une expérience significative dans la restauration (au moins trois ans), vous pourriez être exempté de cette obligation. Cependant, il est toujours utile de se remettre à jour.

Le food truck lui-même doit répondre à des exigences strictes. Vous devrez disposer de : 

  • un point d’eau potable 
  • une hotte pour évacuer les fumées et les odeurs
  • surfaces faciles à nettoyer pour éviter toute contamination. 
  • équipements adaptés pour respecter la chaîne du froid

Enfin, une bonne gestion des déchets et un entretien régulier de votre matériel garantiront un environnement propre et conforme aux normes.

Homologation et conformité de votre camion restaurant

Votre food truck n’est pas seulement un lieu de travail, c’est aussi un véhicule. Et comme tout véhicule spécifique, il doit être homologué en tant que VASP (Véhicule Automoteur Spécialement Aménagé). Pour cela, vous devrez faire inscrire la mention "Magasin" sur la carte grise. Cette homologation se fait auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

Côté sécurité, certains équipements sont obligatoires. Vous devrez installer des extincteurs, un détecteur de fumée et un système de ventilation efficace. Les installations électriques et au gaz doivent être conformes aux normes. Ces investissements peuvent sembler coûteux, mais ils sont essentiels pour protéger votre activité et éviter tout risque d’accident.

Protéger votre food truck avec les bonnes assurances

La route peut être semée d’embûches, mais une bonne assurance vous permettra de rouler sereinement. La responsabilité civile professionnelle est incontournable : elle couvre les éventuels dommages que vous pourriez causer à vos clients ou à des tiers. En complément, une assurance multirisque adaptée aux activités de restauration vous protégera contre les risques de vol, de casse ou de pertes liées à une panne de vos équipements.

N’oubliez pas votre véhicule. Une assurance voiture spécifique pour un usage professionnel est indispensable, car votre food truck n’est pas une simple voiture : c’est un outil de travail. Prenez le temps de comparer les offres pour trouver celle qui correspond le mieux à vos besoins.

Réglementations sur les produits et services

Si vous envisagez de vendre de l’alcool dans votre food truck, vous devrez obtenir une licence adaptée. Cependant, certaines restrictions s’appliquent : la vente d’alcools forts est interdite dans les food trucks. De plus, vous devrez toujours proposer au moins dix boissons différentes non alcoolisées.

Côté alimentation, l’étiquetage de vos produits est essentiel. Les consommateurs doivent pouvoir identifier clairement les allergènes, la composition des plats et l’origine des viandes. Si vous travaillez avec des produits d’origine animale, pensez à déclarer votre activité auprès de la DDCPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations) via un formulaire spécifique disponible en ligne.

Gérer la fiscalité et l’administration de votre food truck

La gestion d’un food truck implique également des obligations fiscales et administratives. Selon votre statut juridique, vous pourrez être soumis à des régimes différents, notamment en ce qui concerne la TVA. Par exemple, en auto-entrepreneur, vous pouvez être dispensé de TVA sous certaines conditions, mais vous devrez tenir un livre de recettes à jour.

Depuis la loi de finances 2022 en France, les professionnels doivent proposer un moyen de paiement électronique. L'objectif est de limiter l'économie informelle et de moderniser les pratiques commerciales. Cette règle s'applique à tout commerce, y compris les food trucks.

Créer un food truck demande un peu d’organisation et de rigueur, mais chaque étape vous rapproche de votre objectif. Une fois votre véhicule homologué, vos licences obtenues et vos démarches administratives bouclées, vous serez prêt à prendre la route. Ces préparatifs, bien qu’un peu techniques, sont la clé pour démarrer sur de bonnes bases et éviter les mauvaises surprises. Alors, lancez-vous, préparez vos meilleures recettes et profitez de cette belle aventure pour régaler vos clients !